Un orage a grondé récemment au-dessus de ma tête (6-7.6.12), encore "mouillé" par les pluies diluviennes, je rentre de ces "vacances" qui m'ont contraint à une "suspension de séance".

Cet épisode, à la métaphore humide, m'a fait vivre, une fois de plus, les réalités de la vie vanille et de sa distance avec le mode de vie BDSM que j'ai choisi.

En analysant ce qui est arrivé (juin 2012), j'ai repris deux définitions qui, en effet, me poussent à préciser dans quelle direction j'entend pratiquer ma passion et de profiter de préciser les choses.

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En anglais on définit deux comportement BDSM qui sont essentiellement différents:

Leather Lifestyle et Non leather Lifetyle (Amorous love). En tentant une traduction on pourrait dire littéralement le style de vie cuir et le style de vie non cuir, respectivement amoureux.

L'origine du style de vie "cuir" tire son origine des pratiques des soldats américains homosexuels revenus de la guerre du VietNam (port de vestes de cuir noir, clous et usage de vêtements de couleur noire). Ce style de vie a ensuite été repris dans le monde BDSM qui s'en est bien vite accomodé. Ce style de vie est, en fait, complètement composé de règles de vie, de pratiques qui régissent l'activité des esclaves. Un cadre de vie assez stricte qui donne aux sanctions toutes leurs justifications. L'esprit "cuir" fait donc ressortir une relation hiérarchique basée sur les tops (maîtres) et les bottoms (esclaves). Lors des épreuves ou des corrections qui émaillent la relation, ce style de vie (et notamment les règles qui la régissent) provoque une libération totale des passions (catharsis).

A l'inverse, dans le monde "non cuir" une épreuve est vécue pour elle-même, c'est à dire qu'elle est vécue pour ce qu'elle est sans autre attache morale ou psychologique comme on peut l'observer dans la relation "cuir". Personnellement j'ajouterai qu'elle correspondrait à une pratique masochiste unique qui parfois se distance franchement de la relation top/bottom.

Ma préférence, ma passion et mes pratiques vont indiscutablement vers le mode de vie Leather et donc se réalise tant par le contact par moyens de communication (24/) que par le contact réel (ici selon les disponibilités, aussi 24/7). 

Lors de la lecture de mon blog, vous pourrez relever les règles que j'ai commencé à rédiger. Elle seront, au fur et à mesure que le temps avance, complétées. J'aborderai donc les règles et les protocoles spécifiques (le prêt à d'autres maîtres, la relation en public, les signes conventionnels entre maître et esclave, communication par emails, comment répondre à des questions, comportements en présence du maître, recevoir le maître, servir à table, rituels, etc.)

Ce style Leather induit ainsi des comportement qui sont normés et parmi lesquels on trouve la "passation de pouvoir". L'esclave se remet, volontairement et sur la base d'un contrat (tacite, oral ou écrit) entre les mains d'un Maître tant sur le plan physique que psychologique. 

Qui est donc cet esclave? C'est une personne qui remet sa destinée entre les mains d'une autre personne. Concrètement dans cette relation, l'esclave remet sa liberté en échange de sa protection (c'est d'ailleurs pour cette raison que je n'ai pu poursuivre ma relation avec Tia, étant donné que je me trouvais dans l'incapacité objective d'assurer sa protection).

Dans cet esprit aussi, l'esclave ne bénéficie que de l'autonomie accordée par le Maître. Elle n'a donc pas le droit d'être fâchée ou contrariée par un ordre ou une instruction de son Maître. Le but de l'esclave est finalement de rendre la vie de son Maître agréable, ordonnée et remplie de satisfactions. 

En contrepartie, le Maître doit à l'esclave le souci d'une progression et un développement personnel continu. Ainsi il demandera à son esclave des choses mesurées et en relation avec les buts et les intentions de leur relation BDSM. Il se préoccupe aussi de sa santé, de son bien être et de sa personne en général.

Différence entre amie et esclave

C'est ainsi que l'esclave n'est pas la petite amie du Maître. Une petite amie aurait les mêmes droits et reponsabilités que le Maître. Une esclave n'a que les droit accordés par son Maître. Pour être concret, une petit amie dirait par exemple: " Bon, on va aller voir une film ce soir" ou "on va aller manger dehors ce soir". Une esclave dirait alors:" Maître, si cela peut vous faire plaisir, j'ai vu qu'on tourne un film qui pourrait vous intéresser, est-ce que cela vous plairaît de le voir. Me donnez vous la permission de vous le décrire, Maître ?" ou " Maître, désirez-vous prendre un repas à l'extérieur et me donnez vous la permission de réserver une table ? Maître".

Vanille/BDSM

Dans cette position, il arrive que l'amour vienne contaminer la relation. En fait le Maître aime son esclave sans qu'il tombe amoureux d'elle. Ce qui n'est pas contradictoire avec le fait que l'esclave soit amoureuse de son Maître (pour autant que cet amour soit construit par une relation réelle prolongée et physiquement concrète). Ceci étant posé, il est vrai que je porte personnellement de l'affection envers mon esclave. Une affection très forte et un attachement que les chaînes peuvent concrétiser effectivement. D'ailleurs en lisant la prière de la soumise on peut relever la qualité de cette relation. 

On distingue ainsi la vie vanille qui est surtout exprimée entre les membres d'une même famille, et n'inclut donc pas l'autorité et la relation de remise de pouvoir à une autre personne qui est donc la caractéristique du BDSM.

Attentes d'un Maître envers son esclave

Une esclave doit toujours faire attention d'agir et de répondre de telle façon que les ordres de son Maître apparaissent justes. Une esclave ne doit jamais donner l'impression que son Maître commet une faute par son langage corporel ou son visage ou son attitude. Elle fait en sorte de montrer l'adéquation de l'ordre parce qu'elle le considère comme juste. Dans les cas où elle ressent qu'il manque quelque chose ou dans le cas d'un ordre incomplet, elle va, dans les limites du protocole, suggérer ou proposer dans le sens du Maître.

Il est évident que dans les cas de menace grave ou de péril l'esclave agira immédiatement, sans respecter le protocole. De plus le Maître doit agir pour éviter que son esclave commette des actes contraires à la loi ou manifestement dangereux.

La fiabilité construit la confiance

En plus d'être honnête, de faire preuve de dévouement, de ponctualité et de franchise, il est attendu que l'esclave soit en permanence atteignable. Si autrefois cette caractéristique était difficile, aujourd'hui le téléphone portable permet de réaliser cette relation permanente qui est le seul gage d'une vie BDSM pleine et entière. Il est évident que cela permet de vivre de façon indépendante tout en gardant la relation vivante et permanente.

Nous savons que dans une relation BDSM les épreuves tant physiques que mentales peuvent être parsemées de problèmes qui poussent l'esclave à émettre un signal de détresse. En situation d'épreuve le mot sera "rouge" alors que dans les autres cas, l'esclave prononcera le nom du Maître précédé par ce mot (Exemple: Maître François). A distance, on utilise un code précis (1. Maître au secours, appelez pour moi la police; 2. Maître ça ne va pas du tout rejoignez-moi le plus vite possible; 3. Maître ça va mais je désire stopper la pratique, permettez moi de rentrer/appelez la personne pour faire cesser; 4. Maître, ça va mais rien de bien folichon, je quitte dès que je peux; 5. ca va bien, bonne expérience je reviendrai volontiers).

Epilogue

Evoqué au début, le passage "sous la pluie" m'a poussé à préciser mes choix. Bien sûr, de l'entier de mon blog on comprend que le choix "Leather" est celui qui me plaît. Le préciser ici me semblait approprié et aussi "curatif" pour son auteur, tellement les dernières circonstances "métaphorisées" au début de ce texte m'ont émues. Je sais aussi que ce propos cache des émotions parfois exacerbées. Que la lectrice de ce texte trouve aussi, par ces lignes, une profonde sensibilité à son égard. 

Maître François

Pour aller plus loin lire aussi: Robert J. Rubel, Protocols, Handbook for the female salve, the Nazca Plains Corporation, Las Vegas, Nevada, 2007.